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CYCLE UNIVERSITAIRE PSYCHOEDUCATION ET PROTECTION DE L’ENFANCE 2023-2024

 « RECUEIL DE LA PAROLE DE L’ENFANT SANS L’INFLUENCER / PROTOCOLE NICHD »

OBJECTIFS DE LA FORMATION

En effet, un des objectifs du protocole NICHD est de contrer la suggestibilité des enfants et de ne pas aboutir à des réponses induites par des attitudes inadéquates des intervieweurs, mais en posant des questions ouvertes faisant appel à la mémoire de rappel et en adaptant leur exigence au niveau de développement et aux capacités des enfants. Ce protocole permet d'obtenir des informations plus longues, plus informatives (3 à 4 fois plus de détails), plus susceptibles d’être exactes que celles recueillies par d'autres modalités d’interview. En effet, les recherches ont démontré que les questions autres que les questions ouvertes (notamment les questions directives, proposant un choix ou suggestives) limitent l’étendue possible de la réponse. Ces réponses sont plus susceptibles d'être fausses car possiblement influencées par l'attitude ou les attendus de "l'interviewer tels que l'enfant les reçoit. 

Destiné initialement aux policiers et aux gendarmes, le protocole NICHD est une entrevue structurée qui définit à la fois les différentes activités et étapes à réaliser avec l'enfant ainsi que les questions à poser tout en laissant une part d'initiative à l'enquêteur pourvu qu'il soit formé. 

Le protocole comprend trois grandes étapes

La partie pré-déclarative sert à créer l’alliance avec l’enfant en créant un lien de confiance, et permet à l'enfant de se familiariser avec ce que l'on attend de lui, mais aussi à l'enquêteur d'évaluer le stade de développement de l'enfant. 

La phase déclarative est la phase qui va explorer les maltraitances dévoilées par l’enfant. Dès qu'une révélation est faite de la part de l'enfant, car l'audition doit être faite au plus proche de la révélation tout en respectant le rythme de l'enfant, celle-ci sera examinée dans son entier à l'aide de questions ouvertes appelées invitations, invitations sur indice, segmentation de temps. Après une pause qui fait partie intégrante du protocole, pendant laquelle l'enfant est laissé seul, et où l'interviewer va échanger avec son collègue derrière la glace sans tain pour savoir s’il doit rechercher d'autres détails, ou poser d'autres questions. Les Officiers de Police Judiciaire seront attentifs au comportement de l'enfant pendant cette pause. Il sera possible de poser des questions directives choisies, pourvu qu'elles soient couplées avec des questions ouvertes. Ce sera aussi le moment d’explorer les modalités de la révélation par l’enfant. 

- Enfin l’étape de clôture permet de vérifier si l'enfant a autre chose à dire et de le remercier pour le travail accompli. Des recherches conduites dans au moins quatre pays différents, dont le Québec, ont démontré que l'utilisation du protocole NICHD augmente la proportion de questions ouvertes chez l’intervieweur et la quantité d’informations de la part des enfants. L’utilisation du protocole a également un impact sur le processus judiciaire, des études ayant démontré que les entrevues NICHD sont plus facilement identifiées comme susceptibles de s'inscrire dans la réalité et mènent à davantage à des mises en accusation.

PUBLIC VISÉ

Tous professionnels de la protection de l’enfance médicaux ou non médicaux.

CONTEXTE

Le protocole NICHD (National Institute of Child Health and Human Development) a été développé par Michael E. Lamb et ses collègues (1996, 2008) pour traduire les recommandations de la recherche en des étapes opérationnelles pour interviewer les enfants âgés entre 4 et 12 ans, victimes d’agressions sexuelles. Il a été élargi à tous les âges des mineurs y compris les adolescents. Celui-ci peut toutefois être utilisé pour toute rencontre avec un enfant qui a subi d’autres formes de maltraitance (sévices, témoin de violence conjugale) ou qui a été témoin d’un crime.

RÉSULTATS ATTENDUS

La formation que nous vous proposons est inspirée du protocole NICHD, pour que les professionnels de l’enfance soient à même d'accueillir la parole d’un enfant sans risquer de la polluer, tout en obtenant un récit riche en détails et susceptible de s'inscrire dans la réalité. L'objectif est de rédiger une alerte (signalement, IP), un rapport d'évaluation ou d'expertise, un rapport d'audience,… qui ne dénature pas la parole de l'enfant et qui permettra à l'enquêteur le cas échéant de recevoir des enfants dont la parole n'a pas été polluée, plus susceptible d'être vraie. Cela aboutira à une diminution des "sans suite", et à une meilleure protection des enfants.

ÉVALUATION

Une page concernant les apports de la formation par rapport aux attentes de la lettre de motivation, et les perspectives d’utilisation des acquis de la formation.

DATES

15 – 16 - 17 Novembre 2023
Cycle universitaire limité à  25 participant.e.s

TARIFS 2023-2024

FRAIS DE FORMATION
FORMATION CONTINUE : 1000 €
TARIF INDIVIDUEL : 650 €
TARIF REDUIT : 400 € (Etudiants sur justificatif)    

RESPONSABLE
Pr Yann MIKAELOFF

CO-RESPONSABLE
Dr Jean-Marc BENKEMOUN
Psychiatre, pédopsychiatre, médecin légiste, expert judiciaire près la Cour d’appel de Versailles

SECRETARIAT PEDAGOGIQUE
Mme Céline MEYER
Tél : 01 49 59 66 87
Mail : celine.meyer@universite-paris-saclay.fr

Documents à envoyer au secrétariat de l’enseignement
CV court (1 page) + lettre de motivation avec son projet motivant l’inscription à la formation (1 page).