PROJET PAPAUD

Traiter les addictions aux substances par la psychothérapie assistée par psychédéliques, à commencer par les troubles de l’usage d’alcool

Les équipes de psychiatrie et d’addictologie de l’Hôpital Paul Brousse projettent de conduire une étude pour tester l'impact à long terme de la psilocybine, substance psychédélique, en association à une psychothérapie, sur la consommation d'alcool de patients atteints de troubles liés à l’usage d’alcool. L’étude est un essai contrôlé randomisé, pour lequel les équipes ont déjà obtenu un financement partiel de l’Agence Nationale de Recherche. Cet essai permettra de mesurer l’impact potentiel en termes de diminution de l’intoxication. 

IMPACTS ATTENDUS

Les troubles de l’usage d'alcool (TUA) représentent une des préoccupations majeures en santé mentale dans la population générale, avec une prévalence au cours de la vie estimée à 29,1 % (Grant et al., 2015). Selon l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), le TUA est actuellement l'une des principales causes de décès et d'invalidité chez les 15-44 ans (« OMS rapport sur la santé dans le monde, 2001 - La santé mentale », s.d.). En France, le TUA est la deuxième cause de décès évitables (49 000 décès en 2015, principalement dus à des cancers ou à des maladies cardio-vasculaires), et la principale cause de maladies somatiques entraînant une hospitalisation. Actuellement, et malgré les progrès récents dans la compréhension et la prise en charge des troubles psychiatriques, les traitements disponibles pour le TUA démontrent encore une efficacité limitée pour un nombre important de patients. En effet, environ 50 % connaissent une rechute au cours du premier mois suivant l'arrêt (Simioni et al., 2012). De plus, les patients souffrant du TUA sévère connaissent une évolution chronique récidivante (Simiono et al., 2012), et 25 % de patients en rémission maintiennent toujours des habitudes de consommation d'alcool à risque, les exposant à une rechute (Dawson et al. 2007, Edens et al. .2008). Ces différents éléments soulignent la nécessité d’explorer d’autres pistes thérapeutiques. La psychothérapie assistée par psilocybine a montré des premiers résultats prometteurs.

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LES PRINCIPAUX PORTEURS DE PROJETS

Le Dr Bruno Roméo est psychiatre et chercheur à l’Hôpital Paul-Brousse, spécialisé en psychiatrie et addictologie. Il est affilié à l’UR PSYCOMADD, en particulier dans le champ de l'utilisation des psychédéliques et de la kétamine pour le traitement des troubles psychiatriques et des addictions. Il est membre de la section « Médecine psychédélique » de l’Association Française de Psychiatrie Biologique et de Neuropsychopharmacologie (AFPBN), contribuant à la réflexion sur l'intégration des psychédéliques dans la pratique clinique.

Lana Strika-Bruneau est psychologue clinicienne et chercheuse à l’Hôpital Paul-Brousse, et affiliée à l’UR PSYCOMADD. Elle est formée aux différentes approches psychothérapeutiques, et certifiée en psychothérapie augmentée par psychédéliques.